De l’adolescence à un âge avancé, et même dès l’enfance, nous sommes tous confrontés à des douleurs articulaires, qu’elles soient traumatiques, inflammatoires, mécaniques… Comment savoir d’où vient le mal ? Et comment le traiter ?
Les articulations, des structures complexes et variées
Avec environ 400 articulations, le corps humain est une machine mobile et souple, qui reste généralement bien « huilée » jusqu’à la fin de la cinquantaine. À partir de cet âge, les articulations subissent les conséquences du vieillissement, en particulier la dégradation du cartilage et le durcissement de certains tissus.
Il faut savoir que les articulations, qui sont les points d’union entre les différents os du corps, sont des structures complexes renfermant divers tissus : tissu conjonctif (de soutien), cartilage, membranes, liquide (liquide synovial), ligaments…
Les douleurs articulaires peuvent survenir à tout âge et peuvent avoir une multitude de causes :
- Traumatiques : une chute, un accident, un coup ou encore un étirement trop violent peuvent endommager les articulations et leurs différentes composantes.
- Mécaniques : l’usure de certains tissus, comme le cartilage en cas d’arthrose, peut être source de douleur, tout comme une malformation, une anomalie d’alignement (genoux en X par exemple).
- Inflammatoires : plusieurs zones de l’articulation peuvent être le siège d’une inflammation, notamment les tendons (tendinite), la « bourse » (bursite), ou toute l’articulation : c’est ce qui se passe en cas d’arthrite, de polyarthrite rhumatoïde et d’autre rhumatisme inflammatoire.
- Dépôts de cristaux : c’est par exemple la cause de la « goutte », une maladie liée à des dépôts de cristaux d’urate de sodium.
- Infectieuses : c’est assez rare, mais certains virus ou bactéries peuvent attaquer les articulations et causer de vives douleurs, ou des douleurs persistantes (le virus du Chikungunya peut causer de tels symptômes, par exemple).
En bref, une multitude de maladies peuvent causer des douleurs articulaires. Si la douleur s’accompagne de fièvre, il faut consulter en urgence. Dans toutes les situations, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin.
Mal aux articulations ? Oui, mais comment ?
Mal à un genou, à une hanche, au poignet…Cela arrive souvent, quel que soit l’âge. Mais avant de savoir comment se soigner, il faut « décortiquer » la douleur. À quoi ressemble-t-elle ? Est-elle liée à un choc, un effort ? Est-elle persistante ? Est-elle plus forte le matin ? Le repos fait-il du bien ? Quels sont les symptômes associés ? De la fièvre ? Un gonflement ?
Ce sont toutes les questions que vous posera le médecin, pour tenter de déterminer la cause.
Si la douleur vous réveille la nuit, que l’articulation est rouge et enflée, la douleur est probablement d’origine inflammatoire, de type « arthrite ».
Au contraire, si l’articulation est « raide » au réveil ou après une période d’immobilité, mais que la douleur diminue au fur et à mesure que vous bougez, la douleur est probablement mécanique, de type « arthrose ».
Pour poser le diagnostic, il faut aussi répondre à ces questions :
- Depuis quand avez-vous mal ? Quand cela a-t-il débuté ?
- Combien d’articulations sont douloureuses ? Lesquelles ?
- Si plusieurs le sont, l’atteinte est-elle symétrique (les deux poignets ou les deux genoux par exemple) ? Si oui, il pourrait s’agir de la polyarthrite rhumatoïde.
Coups et blessures : les articulations paient un lourd tribut
Entorses, luxations, élongations…Les sportifs (et les autres) savent bien que les articulations sont fragiles. Les entorses de la cheville, par exemple, sont très fréquentes ; elles représentent 15 à 20 % des traumatismes sportifs et surviennent surtout dans les sports collectifs.
En cas de blessure, les douleurs sont souvent vives. Elles ne sont pas forcément graves, mais il faut connaître les signes de gravité. Si la blessure s’est accompagnée d’un craquement, d’une sensation de déchirure, de déboîtement, il peut s’agir d’une entorse grave et il faut consulter. Idem si le membre ou le doigt est déformé, si un œdème est apparu, ou que la peau prend une couleur anormale…
S’il s’agit d’un traumatisme léger, il faut opter pour le traitement « RICE » : repos, glace, élévation du membre atteint et éventuellement compression (bandage).
Il faut refroidir la zone douloureuse avec une poche de glace dès que possible, puis renouveler l’opération pendant 20 à 30 minutes plusieurs fois par jour. Avec un peu de patience et de mise au repos, cela suffit généralement à réparer les dégâts.
Douleurs d’arthrose : quels traitements ?
Passé l’âge de 50 ans, l’arthrose (dégradation ou « usure » des cartilages) est l’une des causes principales de douleurs articulaires, notamment au genou, mais aussi à la hanche, aux mains, etc.
Le paracétamol ou acétaminophène (jusqu’à 4 g/jour) est l’antidouleur recommandé en premier lieu en cas de crise. C’est celui qui est le mieux toléré, surtout à long terme.
Il faut éviter de prendre des anti-inflammatoires (de type Advil) sans l’avis du médecin, car ils peuvent entraîner des douleurs d’estomac.
Une alternative en cas de douleurs intenses : les crèmes ou gels à base d’anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), appliqués sous un bandage, qui peuvent apporter un soulagement.
Enfin, il existe de nombreux médicaments à prendre au long cours contre l’arthrose. Leur efficacité est variable, mais ils présentent peu d’effets secondaires. Il s’agit notamment du sulfate de glucosamine, de la chondroïtine sulfate, de la diacérhéine, des insaponifiables d’avocat-soja… C’est le « traitement de fond ».
Douleurs inflammatoires : quels traitements ?
Les douleurs articulaires inflammatoires peuvent être associées à de nombreuses maladies, potentiellement graves, comme la polyarthrite rhumatoïde (les articulations des doigts et poignets souvent touchées en premier) ou la spondylartropathie.
Il est donc impératif de consulter son médecin ou un rhumatologue pour trouver la cause des douleurs et mettre en place un traitement adapté. Celui-ci repose sur des antidouleurs pour les crises mais aussi sur un traitement de fond, qui permettra de réduire l’inflammation et doit être débuté tôt (par exemple le méthotrexate).
Quelle que soit la situation, ne laissez pas traîner les douleurs ! Consultez sans tarder pour recevoir une prise en charge appropriée.